Egalité de l’homme et de la femme

Le constat

femme égale de l'homme 2La femme et l’homme sont égaux en dignité et en droits. Tous les textes institutionnels le rappellent. Cependant, dans la réalité des faits, la dignité propre à la femme est niée dans nos sociétés modernes par l’indifférenciation des sexes ou lui est simplement refusée par la violence sexuelle. Quant à l’égalité en droits, de nombreuses sociétés de pays en voie de développement refusent encore l’accès aux ressources et aux droits légaux aux femmes : droit de vote, au divorce…

Egalité en Dignité

Le principe de dignité est très présent dans le corpus juridique. En France, le préambule de la Constitution écrit en 1947 rappelle en son article 16 du Code Civil :

« La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. »

La conséquence de l’égale dignité de chacun est la primauté de la personne humaine, le respect de la personne humaine dès le commencement de sa vie jusqu’à sa fin, l’inviolabilité du corps humain et l’absence de patrimonialité du corps humain. La dignité est ainsi de l’ordre de l’être et non de l’avoir. Ce texte condamne donc fermement la pratique des mères porteuses car elle nie la dignité propre à la femme portant l’enfant pour le compte d’autrui.

Jean-Paul II proclame dans Mulieris Dignitatem que: « La Femme est la représentante et l’archétype de tout le genre humain. » L’Eglise promeut l’égalité en dignité de l’homme et de la femme, tout en observant leurs différences.

Inversement, la culture s’est laissée influencer par la philosophe de renom Simone de Beauvoir quand elle écrit dans Le Deuxième Sexe paru en 1949 : « La femme ne naît pas femme, elle le devient. ». Sous son influence, les féministes ont obtenu une égalité absolue entre l’homme et la femme, au risque de tendre vers  un monde androgyne, c’est-à-dire sans modèle ni masculin, ni féminin. Fini le diktat du couple hétérosexuel, modèle archaïque et contraignant de notre société ! Fini la bobonne aux fourneaux ! Fini les conseils d’administration machistes à 100% masculins ! L’ère de la superwoman est arrivée: libérée du « joug de la maternité », exprimant tous ses désirs sexuels, et autonomes de l’homme.

Avant Beauvoir, Jean-Jacques Rousseau avait défini le Contrat Social pour libérer la société des contraintes de la Nature. « Avec Rousseau, la volonté générale devient ainsi toute subjective et fonde le droit sur un véritable volontarisme politique : l’individu devient un sujet de droit »[i]. En conséquence, la dignité propre à la femme et à l’homme est rejetée et pourrait être sous peu niée par nos lois (le mariage pour tous, entre autres).

En témoigne notre entretien à la Division pour l’Egalité des Genres au Bureau de la Planification Stratégique de l’UNESCO, en mai 2009. On y apprend que « Les deux priorités globales de l’Unesco sont l’Afrique et l’Egalité des Genres. La Division de l’Egalité des Genres, nouvellement créée à l’UNESCO, agit à titre de conseil pour les autres divisions sur le sujet transversal de l’égalité des Genres. La terminologie Dignité de la Femme y est refusée car revêtant trop de stéréotypes et des contraintes… »

Egalité en droits aux ressources

La Déclaration Universelle de Droits de l’Homme, adoptée le 10 décembre 1948 à Paris par les Nations Unies fixe une norme très puissante à l’égalité en droit de  tout Homme :

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité […] sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.»

A noter que, sous l’influence des lobbies LGBT (Lesbian, gay, Bi and Trans) et de la Théorie du Gender, on pourrait cependant voir disparaître le terme de « sexe » et voir apparaître le terme « Orientation sexuelle » dans cette définition (ce qui se fait déjà au niveau de la CEDH): ceci serait une atteinte terrible à l’égalité homme-femme.

Certains pays n’ont pas encore intégré ces fondamentaux des droits de la femme et un travail de fond reste à faire pour faire respecter cette égalité en droits et en accès aux ressources, en particulier dans les pays pauvres.

Egalité ou Equité ?

Le Doyen des Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie de Paris, IPC, Michel Boyancé, explique : « Une distinction classique est utile dans ce domaine entre la « justice » et « l’équité ». Si les personnes humaines sont d’égale dignité en raison de leur nature commune, ce qui leur est dû dépend également de ce qu’elles sont en réalité, ce qui est le domaine de l’équité. L’homme et la femme sont identiques en nature, mais leurs différences doivent être prises de manière proportionnée à ce qu’ils sont. Il n’est donc pas équitable de traiter exactement de la même manière un homme et une femme. Un idéal d’égalité numérique (1=1) risque de nous faire commettre paradoxalement des injustices. De la même manière et a contrario, trop tenir compte des différences et les raidie comme étant déterminées « par nature », a pu par le passé entraîner des injustices envers les femmes en particulier, et tous les êtres humains jugés « inférieurs » en général. »[ii]

Elizabeth Monfort, ancienne Député Européenne, précise dans une conférence de Mai 2012 les deux tendances du féminisme au sujet de l’égalité homme-femme : égalitarisme et différentialisme : « L’égalitarisme consiste à rechercher l’égalité des droits et l’intégration égale dans la société : les mêmes places dans la vie professionnelle et politique, l‘égalité de salaire et de retraite. La femme prend alors comme référence l’identité de l’homme. Le différentialisme au contraire se concentre sur l’identité féminine et veut mettre en valeur ce qui lui est spécifique afin de préserver son identité et lutter contre la domination des hommes. L’homme, symbole de la domination, devient le mal absolu. Elisabeth Badinter, qui incarne un féminisme différent dénonçait en 2003 dans Fausse Route, ces thèses féministes qui lui paraissaient absurdes et le nouvel « ordre moral » qui pouvait en résulter : « Obsédé par le procès du sexe masculin et la problématique identitaire, le féminisme de ces dernières années a laissé de côté les combats qui ont fait sa raison d’être. »[iii] Natacha Polony, Agrégée de Lettre auteur de nombreux livres sur l’Education et le Féminisme, va plus loin : « La féminisation de la société paraît être un thème plus noble que les conditions concrètes de la plupart des femmes. La «femme-victime » sert d’alibi pour une destruction méthodique des bases sexuées de notre société. Et plus généralement de toutes les valeurs et de toutes les références qui structurent les sociétés occidentales.»[iv]» [v]


[i] Masculin, Féminin, quel avenir ? Michel Boyancé, Edifa Mame, 2007 page 43
[ii] Masculin, Féminin, quel avenir ? Michel Boyancé, Edifa Mame, 2007 page 87
[iii] Elisabeth Badinter, Fausse route. Ed Odile Jacob, 2003
[iv] Natacha Polony, L’Homme est l’avenir de la femme. Ed Lattès, 2007.
[v] Elizabeth Montfort, ancien Député Européen, Présidente de l’Association Nouveau Féminisme Européen

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