La Théorie du Gender et du Queer

Le Constat

négation du masculin fémininSelon la Théorie du Gender, la femme ne peut être pensée comme la procréatrice. La contraception et l’avortement ont donné les moyens techniques à la liberté sexuelle et à la déconstruction de la maternité et de la paternité et enfin, à la désintégration de la famille puisque la femme n’a plus besoin de l’homme pour accéder à l’autonomie et à la maternité. Michel Boyancé, Doyen de la Faculté Libres de Philosophie et de Psychologie de Paris, explique : « La théorie du Gender constitue une évolution radicale du féminisme. Dépassant la « simple » revendication de l’extension des droits accordés aux hommes, elle prône l’idée selon laquelle le « genre humain » n’est pas déterminé par le sexe biologique. […] La définition du Gender a ainsi donnée officiellement par l’ONU, promoteur depuis la Conférence de Pékin en 1995 de cette orientation : « le Genre se réfère aux relations entre hommes et femmes basées sur des rôles socialement définis que l’on assigne à l’un ou l’autre sexe. » »[i]

Judith Butler – Théoricienne du Gender

Inventée dans les années 1970 par un courant féministe et Judith Butler, la Théorie du Gender affirme que les différences physiques entre la femme et l’homme inscrites dans la biologie et donc inchangeable : le Sexe, sont à distinguer des différences socialement construites, relatives et changeables : le Genre.

Tony Anatrella, psychanalyste, nous explique : « La Théorie du Gender soutient une vision complémentaire du constructivisme. Elle est le résultat de diverses approches liées au marxisme, à la psychanalyse, au structuralisme et à la philosophie de la déconstruction (Jacques Derrida). La théorie du Gender se définit autour de trois concepts :

  • Plutôt que de parler de la différence sexuelle au fondement de l’être et du lien social, on préfère retenir la notion de genre féminin et de genre masculin de l’homme et de la femme ; il y aurait ainsi deux genres et un genre neutre duquel dépendraient toutes les autres formes « d’orientation sexuelle».
  • Le féminin et le masculin sont présentés dans une relation de dominant/dominé, de lutte de pouvoir, de la guerre des sexes sur un modèle quasi marxiste.
  • Les hommes et les femmes doivent être égaux en tout point. Certains en viennent même à dire que la paternité est une injustice car les femmes ne peuvent y accéder. Il faudrait donc éviter d’en parler au même titre que la grossesse est une injustice car seules les femmes ont à subir cette contrainte. C’est pourquoi la loi civile doit corriger toutes les injustices de la Nature.
  • L’indétermination de la sexualité est un nouveau critère à retenir et doit avoir des conséquences politiques et juridiques. Il faut inscrire l’indifférence sexuelle dans la loi. L’asexualité ferait donc loi pour définir les relations humaines, le couple, le mariage et la filiation.

Les effets de la Théorie du Gender

Tony Anatrella explique ainsi les effets néfastes de cette théorie[ii]: « La Théorie du Gender se présente ainsi comme une nouvelle libération sociale et subjective de la personne et nous promet l’émancipation subjective de la différence sexuelle. Elle a une dimension sociologique et une dimension psychologique.  Du point de vue sociologique, on ne parle plus d’homme et de femme, mais de genre masculin et de genre féminin qui sont le produit de la culture. Les identités sexuelles dépendent des rôles sociaux attribués aux uns et aux autres. Dans cette perspective, les identités masculine et féminine ne sont que des constructions sociales. C’est pourquoi on affirme qu’avant d’être un homme ou une femme, nous sommes tous des êtres humains. La différence des sexes est toute relative et n’est pas plus importante que la couleur des cheveux. C’est la société qui nous dit comment doit être un homme et comment doit être une femme. Les relations entre les hommes et les femmes (dominant/dominé) se sont essentiellement définies en termes de rapports de force dont les femmes doivent se libérer. Pour être vraiment libre, la société doit se féminiser (théorie de Judith Butler) et les femmes doivent refuser la pénétration sexuelle, même pour la procréation, car il s’agit d’un acte de domination de la part des hommes. Les femmes doivent prendre le pouvoir dans tous les domaines de la vie et même contraindre la société à parler au féminin afin de s’émanciper de l’autorité des hommes. Les mouvements féministes sont très inspirés par toutes ces idées. Il est à noter que dès le début et encore actuellement, les mouvements féministes marqués par le refus de la procréation, revendiquant la contraception, puis l’avortement et maintenant le déni de la pénétration sexuelle, ont souvent été dirigés par des femmes lesbiennes.

Du point de vue psychologique, la Théorie du Gender laisse entendre que chacun construit son  «identité » sexuelle et qu’il peut même en changer en fonction des fluctuations de ses tendances, c’est-à-dire de ses désirs. La plasticité de la sexualité humaine serait due à sa bisexualité initiale que la société oblige à refouler en imposant à chacun de désirer les personnes de l’autre sexe, alors que le désir peut être plus mouvant et changer facilement d’orientation. C’est pourquoi on se propose de ne plus faire reposer le couple, la famille et le lien social sur la différence sexuelle mais sur la différence des sexualités. La véritable identité sexuelle n’est pas celle qui est marquée sur le corps (on dénonce ici le biologisme que réduit l’être humain à ses organes et l’hétérosexisme de la société) mais celle qui résulte de l’orientation sexuelle que chacun se donne à lui-même : l’identité sexuée, celle qui est ressentie. Dans cette perspective, tous les couples sont égaux et doivent avoir les mêmes droits de se marier, de concevoir même par fécondation artificielle et d’adopter des enfants. La filiation ne reposerait plus sur l’union des corps, mais sur le désir d’être «parent».

« Le législateur est invité à changer le droit au sujet de la filiation afin qu’il dépende de la volonté d’être parent et non pas du corps des adultes. »

Ainsi tous les adultes seraient mis à égalité au lieu d’être à la merci de l’injustice que représente la différence sexuelle. La théorie du genre sert ainsi de cadre conceptuel pour justifier les exigences des mouvements féministes les plus ultras et les revendications des associations homosexuelles. »

La Finalité de la Théorie du Gender

Marguerite Peeters, fondatrice de l’Institute for Intercultural Dialogue Dynamics, commente l’impact de la Théorie du Gender sur nos sociétés et nos modes de vie : « Nous sommes dans une civilisation du virtuel, qui a perdu les sens de la réalité. Cette virtualité s’exprime par l’emphase sur l’accès et non l’objet auquel on accède, la possibilité et non la réalité, le choix et non ce qui est choisi, le processus et non le contenu, le changement et non l’identité stable, les aspirations et non leur concrétisation, la capacité et le potentiel et non l’engagement. L’individu se construit un sentiment de toute-puissance, un monde de rêve où il aurait en permanence accès à tous les choix, un monde lui permettant de ne jamais s’engager personnellement. La maternité, la famille traditionnelle sont réduites à des mythes dépassés, alors que l’habilitation des femmes serait le rêve à conquérir»[iii] . Avec cette théorie, nous sommes au cœur des attaques faites à la dignité de la femme. Pour Marguerite Peteers[iv], la Théorie du Gender procède de trois volontés :

  1. Tuer le père
  2. Déconstruire l’idée de la mère
  3. Nier l’appel au don spécifique à la femme

Le Mouvement Queer

Le mouvement Queer va plus loin que la théorie du Gender. Ce mot signifiant bizarre, étrange rassemble ceux qui refusent la distinction Homme-Femme. « L’hétéro-normativité est dénoncée comme un élément majeur de l’oppression des femmes et des humains dans leur ensemble. L’œuvre la pensée Straight développe des théories démontrant notamment en quoi l’hétérosexualité constitue un système politique. » [v]


[i] Masculin, Féminin, quel avenir ? Michel Boyancé, EDIFA – MAME, 2007
[ii] Conférence sur la Définition des termes du néo-langage de la philosophie du constructivisme et du Genre donnée devant lors du Congrès de théologie Pastorale à Mexico en Janvier 2009. Tony Anatrella est Psychiatre et spécialiste en Psychiatrie Sociale, enseignant aux Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie de Paris et à l’École Cathédrale de Paris et Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé (Saint Siège).
[iii]Le gender : la confusion des genres Interview de Marguerite Peeters paru dans Il est Vivant n°261 de juin 2009
[iv] Cours donné par Marguerite Peeters à l’IPLH en Décembre 2008
[v] Lorsque le Plancher craque, les moteurs de la mobilisation féministe, par Nicole van Enis, Etude Barricade 2011, Fédération Wallonie- Bruxelles.