Après avoir beaucoup publié d’articles sur la difficulté à concilier vie familiale et vie professionnelle, WomanAttitude vous propose d’étudier les statistiques du Rapport du CNSA 2011, qui montrent que 70% des personnes aidant les personnes âgées sont des femmes. La société française vieillissant, ces situations seront autant de situations jugées insupportables et inégalitaires pour nos gouvernements occidentaux et pour les féministes, au regard des lois sur la parité. L’article du Point paru le 26 juin 2013 expose la problématique avec justesse:
A peine déchargée de l’éducation de leurs enfants, les femmes actives devront-elles assumer seules la fin de vie de leurs parents?
Etudions d’abord ce que dit ce Rapport de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie.
L’enquête Handicap santé ménages (HSM) et Handicap santé aidants (HSA) réalisée auprès de 5 000 aidants non-professionnels a permis de mieux connaître les formes d’aide et leur impact sur la qualité de vie des aidants. Elle a permis d’estimer que 8,3 millions de personnes de 16 ans ou plus aident de façon régulière et à domicile un ou plusieurs de leurs proches pour raison de santé ou de handicap. 57 % d’entre eux sont des femmes. Si les membres de la famille sont majoritaires parmi les aidants (conjoint pour 44 %, parents pour 13 % dont la mère pour 12 %, enfants pour 21 % dont la fille pour 14 %), les amis, voisins et autres proches représentent 21 % de l’ensemble. Le rôle des mères dans l’aide aux enfants handicapés est clairement mis en évidence (pour 82 % des personnes aidées de 5 à 24 ans, l’aidant principal est la mère, pour 6 % il s’agit du père ; pour les personnes aidées de 25 à 59 ans, la mère est encore l’aidant principal dans 15 % des cas, le père dans 2 % des cas). Cet investissement des mères auprès de leur enfant en situation de handicap, mais aussi des filles auprès de leurs parents âgés, se fait souvent au détriment de leur participation au marché du travail et donc au risque d’une exclusion sociale.
Les deux points saillants ressortant de l’analyse présentée dans la suite du rapport sont:
I. Les femmes sont nettement plus mises à contribution, rendant la gestion de la carrière encore plus compliquée qu’elle ne l’est déjà.
II. Le travail d’aidant est invisible aux yeux de la société.
Alors que penser de ces chiffres?
Les obstacles de la vie de professionnelle sont multiples pour les hommes comme les femmes: par exemple, un père de famille, occupant un poste à responsabilité, même s’il n’est pas investi outre mesure dans les tâches logistiques de la famille, a lui-même, du mal à accomplir efficacement et sans stress toutes les tâches demandées par son job. Alors que dire d’une femme qui essaie de faire carrière, avec enfants et parents vieillissants. Evidemment, la tâche est rude!
Cependant, WomanAttitude vous propose de prendre le problème sous un autre angle: celui de l’identité profonde de la femme. La femme, si elle décide d’exprimer sa complémentarité et son altérité à l’égard de son partenaire, comprend qu’elle aime servir et être au maximum dans une logique de don, qu’elle désire être dans un rapport d’aide mutuelle à son partenaire et qu’éduquer ses enfants n’est pas dévalorisant, bien au contraire. Ceci paraît à contre courant, présenté ainsi, mais le Rapport présenté ici nous prouve l’inverse. La femme a des talents particuliers pour se mettre au service de la famille et de la société. Cependant, des questions restent en suspens et exigent un changement de regard fondamental. En effet,
- Est-elle reconnue par la société pour ce service rendu? Non, bien sûr!
- Est-elle heureuse de le faire, parfois au détriment de sa carrière? Pour certaines oui; pour d’autres, absolument non! Il apparait que celles qui y trouvent un sens (et cela demande une bonne dose d’abnégation de s’occuper de ses enfants, d’une personne handicapée ou encore de parents en situation de dépendance!) sont souvent les même qui se sentent épaulées par un partenaire qui les soutiennent, si ce n’est matériellement, tout au moins moralement et par sa gratitude.
La WomanAttitude préconise donc de changer de regard :
Cessons de nous révolter et de percevoir l’attitude de service et de don de soi comme une injustice, un esclavage, un asservissement de la femme !
Tentons plutôt de:
- Apprécier les nombreuses heures de travail invisible par la prise en compte de celles-ci dans le calcul du PIB
- Attribuer une reconnaissance sociale voire pécuniaire au travail invisible (aussi appelé « travail non-marchand »)
- Nous émerveiller du travail réalisé auprès des enfants, des handicapés et des malades pour l’amour apporté
- Renforcer les liens familiaux qui permettent de donner un sens à ces efforts fournis et apporte la paix sociale!