Taux de fécondité et taux d’emploi des femmes à travers le monde

Taux de fécondité et taux d’emploi des femmes à travers le monde

La parution, hier, des chiffres de l’INSEE font état de 1,99 enfant par femme en 2013, en baisse de 1,5% depuis en 2010 (de 2004 à 2010, le taux de fécondité français avait cru de 1,9 à 2,02).

Woman Attitude vous propose de nous pencher sur une question centrale quand il s’agit de l’identité féminine: le travail féminin a-t-il fait baissé le taux de fécondité depuis 1970? Et dans les pays européens où c’est le cas, le fait que les femmes travaillent de plus en plus a-t-il un effet de diminution sur le nombre d’enfants mis au monde?

Résumé des conclusions:

  1. Difficile d’établir une corrélation positive ou négative
  2. Grande disparité par pays
  3. Effet incontestable du développement de modes de gardes satisfaisants et en nombre sur l’emploi féminin et le maintien du taux de fécondité
  4. Léger fléchissement du taux de fécondité de la France en 2013 qui pourrait s’aggraver dans les mois à venir tandis que le chômage et les emplois à temps partiels et précaires sont à majorité féminins.
  5. Politique Familiphobe du gouvernement Hollande qui va accentuer la baisse du taux de fécondité
  6. Un grand oubli dans les chiffres économiques internationaux: la valorisation de l’activité non-marchande de la femme au foyer.

Plan de l’analyse: les Chiffres Mondiaux, Europe : Objectif 2020, Situation en France.

Les Chiffres Mondiaux

Selon l’OCDE dans son Rapport émis en 2013 par la Social Policy Division, la relation entre l’emploi féminin et le taux de fertilité montrait une corrélation négative très évidente en 1980. A l’inverse en 2010, on peut constater un accroissement de l’emploi féminin simultanément à des taux de fertilité relativement élevés. Le rapport Fertility and Female Employment in Europe publié par l’Université de Princeton, évoque un coefficient de corrélation positif de 0,55 en 2006. Le degré d’incompatibilité entre le travail rémunéré et la maternité a diminué, indique le rapport, qui souligne par ailleurs les fortes disparités de pays à pays. Selon le graphe ci-dessous, travail et famille sont plus compatibles en Autralie, Nouvelle Zélande, France, Hollande, Scandinavie, UK et USA qu’en Corée, Japon et Mexique.

L’Europe: Objectif 2020

Selon l’essai de Mathilde Guergoat-Larivière « L’emploi des femmes en Europe », la stratégie Européenne pour l’Emploi, l’un des objectifs de la stratégie Europe 2020, commence à payer. Le taux de 60% d’emploi féminin n’a pas été atteint pour tous les pays en 2010, cependant Hausse de l’emploi féminin, Conciliation famille-travail et Déploiement de nouvelles Structures de Garde sont à l’ordre du jour plus que jamais. L’année de la Famille en 2014 le confirmera. Woman Attitude attire notre attention sur le fait que cette stratégie Europe 2020 est un moyen de pallier le vieillissement de la population et la difficulté à maintenir les systèmes de protection sociale, objectif économique, qui fait abstraction totale de la réflexion sociétale et éthique qu’il induit.

Le rapport souligne le fait intéressant que certains pays d’Europe centrale et Orientale reviennent à une vision dite « maternaliste » en promouvant l’éducation des enfants au sein de leur famille, en particulier par leur mère.

Parmi les raisons invoquées pour expliquer les disparités entre pays de l’Europe de 27, sont évoqués:

  • la qualité et la quantité de système de gardes
  • les incitations fiscales versées à la famille par l’état-membre.

Dans sa rubrique Femme et Travail, WomanAttitude a déjà souligné la difficulté à démêler les effets des politiques familiales sur la vigueur de la natalité. Le meilleur contre-exemple sont les Etats-Unis qui, jouissant d’un fort taux de fécondité, ne proposent pourtant ni congé maternité payé, ni congé parental, une faible couverture médicale et presque aucun levier fiscal pour les familles avec enfant.

Les grandes lignes de l’essai mentionné plus haut semblent pertinentes: « Malgré des objectifs communs, les situations des pays européens en matière d’emploi féminin demeurent donc très disparates et ces disparités s’expliquent en partie par les politiques menées par les différents pays. Les politiques visant à élever les niveaux d’éducation des femmes ainsi que celles visant à accroître la disponibilité de structures de garde formelle (notamment la garde collective) ont des effets positifs sur l’emploi des femmes tandis que l’importance de la garde informelle est à l’inverse souvent corrélée à des niveaux plus faibles d’emploi des femmes. […]

Rappelons que l’objectif de hausse de l’emploi féminin ne peut être poursuivi sans une réflexion sur les possibilités d’amélioration de la qualité de l’emploi des femmes. La progression du temps partiel féminin en Europe, ainsi que du temps partiel involontaire soulève notamment certains problèmes. S’il permet une certaine forme de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, il est en général associé, en particulier pour les temps partiels les plus courts, à une moins bonne qualité de l’emploi et à des droits sociaux réduits (en termes d’assurance chômage et d’assurance retraite notamment). »

La visée d’augmentation de l’emploi féminin de la stratégie Europe 2020 de l’Union Européenne se déploie par les moyens suivants:

  • promouvoir une égalité dans la division des tâches
  • inciter les femmes à retourner au travail
  • promouvoir le temps partiel et les horaires de travail flexibles
  • inciter financièrement et fiscalement la maternité
  • mettre en place des structures de garde

WomanAttitude a longuement  commenté les propositions ci-dessus soulignées, en proposant des actions concrètes qui respecte l’identité féminine et l’enfant. Lisez les propositions économiques de Woman Attitude, afin de mettre la main sur des idées pour gérer le Stop and Go de la carrière féminine.

La situation en France

La France pourrait se réjouir d’être le bon élève de la classe Européenne. Cependant, la crise économique et l’augmentation des ménages mono-parentaux a contribué et continuera à contribuer à une augmentation des taux de femmes dans des emplois précaires et, de ce fait, étant la seule source de revenu dans ces ménages, à son appauvrissement. Woman Attitude s’inquiète donc de la solitude et de la précarité des femmes seules.

Par ailleurs, Woman Attitude dénonce la politique résolument anti-familiale qui devrait à terme causer beaucoup de dommages au taux de fécondité et, pour prendre de la hauteur par rapport aux impacts économiques, à la relation de la femme à l’enfant, jugé coûteux financièrement. C’est ce que prononcent haut et fort les Childfree, groupement de femmes ne désirant pas avoir d’enfant pour garder un confort matériel et une liberté totale. en Allemagne, les femmes sans enfant représentent approx. 30% de la population.

Des témoignages récents de femmes travaillant auprès de femmes en pré ou post-IVG donnent les grandes lignes: le quatrième enfant, quand il est non attendu et désiré, est le plus souvent avorté. Pourrons-nous dire un jour malheureux que la majorité des troisièmes enfants est avortée car ces enfants pèsent trop sur le budget des ménages, qui ne reçoivent plus d’aide familiales?

Les politiques Familiphobes du gouvernement Hollande sont dénoncées vivement par La Manif Pour Tous et les AFC. Lisez le sondage IFOP AFC  Ce sondage souligne l’importance du Quotient Familial. Cette méthode de déduction fiscale en fonction du nombre d’enfants dans le foyer est unique au monde et a un impact capital sur le pouvoir d’achat, cité par 31 % des ménages dans le sondage, quelle que soit la variable considérée, y compris la CSP ou la proximité politique.