- Si l’Union Européenne encourage le travail des femmes avec la feuille de route 2020 – parité absolue et 70% de la population active au travail,
- Si l’économie mondiale réside bien dans les mains des femmes comme le prétendent le Boston Consulting Group et Harvard Business School,
- Si les programmes de parité et de réconciliation vie de famille-vie professionnel fonctionnent bien,
- Si les femmes américaines représentent plus de 50% de la population active, dépassant ainsi les hommes?
Pourquoi les américaines retournent-elles alors au foyer?
Selon le magazine The Economist (1), le pourcentage de femme au foyer est passé de 49% en 1967 à 23% en 2000, mais ré-augmente à nouveau depuis.
Une des raisons objectives que l’hebdomadaire apporte pour expliquer le retour des femme au foyer est l’augmentation de l’immigration, et la crise économique depuis 2008. Cependant, il note deux éléments perturbant la théorie économique pure: 25% des femmes au foyer ont un diplôme universitaire et toutes les Catégories Socio-Professionnelles sont représentées dans ce groupe de femmes au foyer. Les catégories de femmes au foyer américaines vont de la femme de banquier à la femme de ménage qui ne s’y retrouvent pas financièrement, même en travaillant. Les femmes ont pourtant mieux résisté à la crise que les hommes et sont détentrices de diplôme de niveau maîtrise dans 57% des cas, devançant ainsi les hommes.
The Economist souligne comme nous l’avons étudié longuement dans le Chapître La Femme et le Travail, que la pauvreté frappe durement les mères élevant seules leurs enfants.
Le Président Obama s’insurge des inégalités salariales qui subsistent entre les hommes et les femmes : « Même job, même salaire ». Mais le magazine ajoute que si c’était si simple, ce serait déjà fait et que de surcroît, si cela coûtait vraiment 23% moins cher d’embaucher des femmes, les entreprises ne s’en priveraient pas!
Le système libéral américain et l’American Dream prône le « Tout est possible » et « You can have it all » aux femmes. Mais que ne se décident-ils pas à changer leur modèle social et enfin offrir des congés maternité, des congés parentaux, des allocations familiales et rabais fiscaux et surtout des crèches à prix abordables ? (2)
Peut-être serait-il décent d’ajouter à l’analyse purement socio-économique du journal, les avantages que présentent le choix familial et maternel de rester au foyer.
- La famille est le lieu où les différences sexuelles et générationnelles sont apprises
- La famille est le lieu où l’altérité n’a pas besoin d’être pointée pour que l’enfant l’intègre sur le plan psychique.
- La famille est le lieu où la volonté de puissance est contrariée car c’est un lieu de vérité et d’apprentissage de la vie en communauté.
- La famille est un lieu où s’apprend l’unité, l’unité avec le monde extérieur et l’unité au fond de soi.
- La famille contredit toutes les tentatives de fragmentation de l’Homme enseignées par notre société hédoniste et utilitariste.
- La famille est aussi un lieu de résistance à la programmation et l’augmentation des familles pratiquant l’école à la maison en Amérique et en France le prouve. Les parents en ont assez de devoir « détricoter » les idéologies disséminées par l’école.
Woman Attitude recommande dès lors de lutter contre la pauvreté et l’isolement des femmes seules et démunies avec enfant, soit en leur donnant accès à un travail par l’accès aux structures de garde d’enfant, soit en les formant à un métier, soit et peut-être encore mieux, en les aidant financièrement pendant un temps à rester à la maison pour remplir cette tâche essentielle et merveilleuse (à condition d’avoir un peu de ressources financières) de mère de famille.
Mère de Famille en espagnol se dit Alma de Casa c’est à dire l’Ame de la Maison!
(1) The Economist April 19th, 2014, page 33-34
(2) Les enfants ne sont scolarisés qu’à partir de 5 ans en classe de Kindergarten