Le comédien Norvégien Harald Eia nous propose cette réflexion:
Dans le pays évalué n°1 dans le monde pour la mise en oeuvre de politiques d’égalité de genres: la Norvège, comment se fait-il que les femmes occupent plus de métiers en lien avec la personne (médecine, enseignement, métiers sociaux…) que les hommes, plus enclins à occuper des fonctions liés aux systèmes, à la technologie…?
Harald va interroger deux chercheurs en Etudes de Genre et quatre chercheurs ou professeurs de médecine ayant produit des résultats d’études et sur des échantillons conséquents dans une grand variété de pays démontrant l’influence de la biologie sur les différences sexuelles.
Professeur Lippa, chercheur norvégien, a réalisé une étude sur 200 000 sujets dans 53 pays. il constate que les hommes sont enclins de choisir des métiers orientés vers les choses tandis que les femmes vers les personnes. Il est possible que la culture ait une influence. Cependant, l’étude a été réalisée dans 53 nations allant du Pakistan à la Norvège et les résultats sont parfaitement cohérents dans tous ces pays, quelque soit la culture dominante.
Trend Disieth, Spécialiste du développement de l’enfant et des déformations génitales, au National Hospital, Oslo, a étudié les différences de genre avec l’aide de 10 jouets , la moitié plus typiquement masculin (voitures, ballons…) et l’autre plus féminin (poupée, dinette…). Les enfants de 8 mois laissés libres dans un environnement de jeu contenant tous ces jouets se dirigent spontanément selon leur sexe vers les jouets considérés comme masculins ou féminins.
Simon Baren-Cohen ,du Trinity College, expert en autisme, a découvert l’une des raisons des différences comportementales et sociales des deux sexes. A l’étude de nouveaux-nés d’un jour, qu’il filme en train d’observer une photo d’une engin mécanique ou d’un visage, il constate que la petite fille passera plus de temps sur l’image d’un visage et vice versa. Il constate que le bébé est exposé à différents niveaux de testostérone dans l’utérus maternel ce qui influencera le développement du cerveau en fonction du sexe. Plus le foetus est exposé à la testostérone, plus le développement du langage et du lien social sera lent. Le garçon sera plus lent à acquérir de l’empathie et montrera plus d’interêt pour les systèmes plutôt que les personnes, à l’opposé des filles.
Ann Campbell, Chercheuse en psychologie de l’évolution Darwinienne à Durham, pense que depuis la nuit des temps, il y a une orchestration psychologique permettant à la femme de lui rendre attractif et source de plaisir la maternité, la lactation, le désir d’être inclus dans le groupe, une aversion au stress et aux situations violentes. Ce qui explique pourquoi on la retrouve plus dans les métiers demandant de l’empathie. Bien sûr, on observera un chevauchement de métiers entre la proportion de femmes et d’hommes mais l’influence culturelle ne fait pas tout. Elle constate d’ailleurs que dans les pays dits modernes et très égalitariens, c’est là qu’on trouve le moins de femmes dans les métiers technologiques et le plus dans l’enseignement, la médecine et autres…
Camilla Schreiner de l’Université d’Oslo, après une étude dans 20 pays, fait le même constat: plus le pays est moderne plus les femmes ont la liberté d’aller vers les métiers liés aux services à la personne. Et dans les pays plus pauvres, les métiers technologiques sont plus présents, probablement par désir de sortir de la pauvreté.
Catherine Egeland, Chercheur en Etudes de Genres pour le gouvernement, après avoir vu les résultats des chercheurs interviewés, met en doute la motivation des études et suspecte un biais. « The researcher is seeing what he is searching »
M. Lorentzen, chercheur de Etudes de Genres, soutient qu’il n’y a aucune explication biologique et que, malgré les études présentées, la science n’a rien prouvé.