Voilà le titre d’un article paru dans Marie Claire en juin 2014.
Dans cet article, on y trouve mentionnée l’étude de l’université de Gand menée par le sociologue Piet Bracke, qui démontre que les hommes dont la partenaire travaille souffrent davantage de symptômes dépressifs, que les risques de dépression augmentent chez l’homme si sa femme gagne plus que lui et en fin que quand l’homme prend part plus largement au ménage que sa compagne il présentera davantage de symptômes dépressifs.
Conclusion du sociologue Piet Brack : la société est en phase de mutation vers une société égalitaire; les équilibres hommes femmes profiteront aux deux camps alors que pour l’instant, la lutte de pouvoir a lieu et le camp qui doit abdiquer de certaines prérogatives, l’homme, montre des signes de résistance. Il argue que l’un des bénéfices du féminisme est de mettre l’homme au défi de s’impliquer en tant que père.
Le professeur Henk De Smaele, historien à l’Université d’Anvers fait même l’analogie avec l’esclavage:
Quand l’esclavage a été aboli, on ne pouvait tout de même pas s’attendre à ce que cela bénéficie aux esclavagistes.
Il ajoute: « On ne peut pas raisonner en terme d’avantages ou d’inconvénients: il nous faut une société égalitaire , c’est tout. Tant pour des raisons éthiques que par conviction politique. »
Pour l’activiste et coach néerlandais Jens Van Tricht, spécialisé en études de genre et masculinité, il y a aussi beaucoup à gagner pour les hommes: « Le féminisme offre aux hommes l’opportunité aux hommes comme aux femmes de s’épanouir davantage et de manière plus complète, ce qui diminue pour les uns comme pour les autres les risques de frustration , de dépendance et de dépression. » Dans une société plus traditionnelle, chacun réprime une part de soi-même, que ce soit l’ambition pour les femmes ou la sensibilité pour les hommes. » Enfin, Van Tricht prétend que « les enfants singent leurs parents. si l’on veut que [ les stéréotypes de genre NDLR cessent], il est important pour les garçons et pour les filles de voir papa donner le bain pendant que maman tond la pelouse. Et inversement d’ailleurs. »
Analyse de Woman Attitude
Le syndrôme du mâle qui s’assied dans son fauteuil en sortant du bureau et après avoir bu un verre avec les copains, a la peau dure. De nombreux couples sont entrés de plein pied dans la nouvelle ère de l’entraide ménagère et professionnelle mutuelle. Cependant, Woman Attitude reçoit des témoignages contraires de femmes ayant de basses qualifications, souvent originaires d’Europe de l’Est ou d’Afrique. Typiquement, la femme de ménage ayant deux ou trois enfants en bas âge ou encore la femme divorcée au SMIC avec un enfant fait souvent face au désengagement du mari, ex-mari ou partenaire. Ces hommes-là vivent à côté de leur femme et ne remarque même pas la quantité de travail abattu par celle-ci: éducation des enfants, travail harrassant, machines à laver, ménage de son propre environnement…. Et ceci est révoltant!
S’impliquer en tant que père, aider aux tâche ménagères, faire des arrangements professionnels pour que la femme puisse elle aussi saisir ses opportunités professionnelles semblent des objectifs louables.
Ces objectifs de partage des tâches paraissent même atteignables si et seulement si le couple est un couple.
Un couple solide, durable où l’engagement l’un vis à vis de l’autre est affirmé, prononcé, vécu et remis à plat régulièrement par une communication saine et fertile saura atteindre ces objectifs. Pour Woman Attitude, il s’agit de définir des objectifs individuellement et en couple et se les présenter mutuellement. Les prérequis de la réussite de ces ajustements de la vie de tous les jours sont une communication bien ordonnée: de quoi ai-je besoin? de quoi mon alter ego a-t-il besoin ? de quoi mes enfants ont-il besoin?
Et toutes ces questions doivent être posées et répondues en pleine conscience et acceptation des différences sexuelles qui sont les nôtres.
On pourra, par exemple, à instance régulière, en début d’année scolaire par exemple, utiliser un outil utilisé dans les entreprises pour mesurer l’état d’avancement par rapport aux objectifs quantitatifs et qualitatifs de l’année (objectifs de vente, acquisition de connaissances, animation de réunion…) et l’adapter à nos objectifs personnels d’homme et de femme: la SCORE CARD.
Il consiste en une réflexion individuelle sur nos objectifs sur cinq axes pour l’année:
- mes objectifs personnels,
- mes projets pour mon couple,
- mes projets pour ma famille,
- mes projets prioritaires dans mon engagement envers la société
- mes objectifs pour alimenter ma dimension spirituelle
Le couple présente à son conjoint ce document de synthèse: chacun visualise et mémorise ce qui est important pour son alter ego. Et, comme en entreprise, on fait un point régulier pour vérifier l’avancement de ces projets et la faisabilité dans l’année de réaliser ses objectifs personnels.
En complément, le Devoir de S’Asseoir ou DSA. Le DSA est un rendez-vous mensuel du couple sur un sujet choisi et discuté à l’avance. Le couple se réunit à une date prévue, dans un lieu spécifique: au coin du feu avec une atmosphère de fête, au restaurant ….. On va évoquer le sujet choisi en commençant par une prière ou une méditation si l’on n’est pas croyant et en finissant par une prière. Le DSA fera l’objet d’un résumé faisant état de ce qui s’est dit et des décisions prises. Le DSA permet ainsi d’écouter l’autre en profondeur, en particulier sur des sujets difficiles : désaccord sur l’éducation des enfants, rapports sexuels, gestion du budget, emploi du temps trop chargé, harmonie d’une famille recomposée…
Pour d’autres idées sur l’harmonie de la relation homme-femme, consultez notre rubrique : Propositions culturelles et Relationnelles.
source : Marie Claire juin 2014 – page 62 à 64 Le féminisme bon aussi pour les hommes? par Stéphanie Van den Broek.