L’usine à orphelins – Google Babies

Le scandale de l’esclavage des femmes indiennes que l’on insémine et à qui l’on fait porter un enfant pendant neuf mois, pour finalement leur enlever leur bébé, aussitôt accouchée, fait l’objet de ce reportage de la chaîne de télévision HBO.

Le reportage s’intitule Google babies car on trouve ces cliniques indiennes par internet…

Ce documentaire est fort et les sentiments qui nous habitent en le regardant sont la colère, l’injustice et une grand tristesse. Les lectrices mères ne manqueront pas de ressentir dans leur chair l’arrachement de cet enfant enlevé à sa mère sitôt né, et de pleurer ainsi que cette femme indienne qui n’a pas le droit d’exprimer son ressenti du fait de contrat qui la lie.  Et souvent dans le reportage on entendra le Dr Patel dire « Dont’ Cry« . Minute 2:20

La Docteur Naina Patel a monté son affaire dans le Gujarat, région très pauvre du sud de l’Inde. Elle rencontre en entretien privé les parents mandataires ainsi que la « Surrogate mother » ou mère porteuse, qu’elle prévient ainsi que son époux, des risques qu’elle prend à son compte : hémorragie, mort. Elle se déclare non-responsable légalement si la grossesse et l’accouchement devait mal se passer. Le couple porteur expose ses motivations pour rentrer dans le contrat- et on note que la femme ne pipe pas mot, l’homme étant le décideur en la matière- ils ont besoin d’argent pour acheter une maison et élever leur fils. Et tous ces rendez-vous ont lieu en  présence d’un couple infertile, occidental ou indien, ou encore d’un couple homosexuel. Premier paiement au couple porteur : $600 et le reste après la naissance de $6500. Minute 11:36

Vous noterez sur l’image de couverture la mine réjouie des femmes que Docteur Patel présente comme ses « females« : elles ont mine sinistre; on dirait des agneaux qu’on mène à l’abattoir.

Summum du cynisme: la réunion de famille d’un couple de gays israéliens autour de leur fille nouvellement arrivée: « In the USA, it cost us 100.000$…we had to sell an appartement because we could not afford it. » Vous noterez le « it » et la transaction dont a fait l’objet la petite fille. Et le choix d’un bébé blanc.

Doron, l’un des « pères » de la petite fille née aux USA trois mois auparavant, envisage d’en faire un business. En effet, avec l’aide du Dr Patel, il pourrait envoyer des embryons en Inde et les faire implanter dans des mères porteuses indiennes pour un prix beaucoup plus compétitifs pour ses clients. Minute 6:20

La suite du reportage consiste à montrer les femmes du Gujarat parquées à 6 par chambres faisant l’objet de sons médicaux ainsi que les techniques disponibles à travers le monde comme la stimulation ovarienne pour donner des ovocytes à d’autres, au nom de la « compassion ». Don de sperme avec vue sur le masturbarium… ET l’accouchement d’un bébé blanc de type « very british« , comme l’indique le Docteur Patel devant la jeune accouchée.

Autre histoire: une pauvre femme de la clinique du Dr Patel fait une fausse couche à 5 mois de grossesse. En conséquence, elle ne touchera pas l’argent du contrat et revient pour négocier une nouvelle grossesse, toujours pour l’achat dune maison et l’éducation de son fils. Le Dr Patel lui fait comprendre que, du fait de sa précédente fausse-couche, il sera compliqué d’obtenir le même montant que lors de la première insémination. Et finalement, tout est bien qui finit bien: la femme accouche et achète sa maison. Minute 47:02

Doron, notre gay israélien, continue son business et demande l’insémination de deux mères porteuses car le couple mandataire ne voit pas d’inconvénient à acheter des jumeaux. Minute 55:02

L’Inde, terre de la famille traditionnelle, des injustices sociales et de l’inégalité homme-femme, est-elle en passe de devenir les « Breeders » du monde occidental, indien, asiatique fortuné ainsi que des homosexuels? Ou encore les « hatchers » (pondeuses) du Central London Hatching and Conditionning Center de Aldous Huxley?